Quelqu'un m'a peut-être survendu Chambers, en jouant sur mon goût pour Bierce, Wilde et dans une moindre mesure Lovecraft : qu'est-ce qui fait que je ne me suis pas laissé emporter par les nouvelles du Roi en jaune ? Pourtant je suis plutôt amateur de fantastique reposant sur le non-dit, de littérature « fin-de-siècle » et d'histoires de livres maudits.
La traduction n'est peut-être pas géniale, mais je ne pense pas que cela vienne de là. (En passant, il est toujours agréable de voir que certaines maisons d'édition font encore du bon travail sans gros moyens : une édition sérieuse, annotée, avec à peine quelques coquilles.) Un problème de structure dans les nouvelles, alors : des ralentissements inutiles ou des accélérations malvenues, de l'explicite quand il faudrait du non-dit et inversement. D'où les difficultés à rentrer dans la plupart des nouvelles du Roi en jaune.
En définitive, ce sont les dernières nouvelles, les réalistes, à base de grisettes parisiennes et de jeunes rapins anglo-saxons, que j'ai le plus appréciées.
Edit (novembre 2015) : la maison d'édition dont je parle est Malpertuis, qui publiait le recueil avant qu'il ressorte en "Livre de poche" avec le bandeau True Detective.