Ce soir, j'ai réalisé l'un de mes plus grands fantasmes ! Théâtraux s'entend, ne vous emballez pas ! XD
J'ai eu l'immense honneur, le grand privilège de voir Michel Bouquet sur scène interprétant de manière magistrale le roi de Ionesco.
Cette pièce, à la fois drôle et tragique qui nous fait réfléchir sur la mort, la vie, le pouvoir montre comment un homme, qui se sent au dessus des lois (celles des hommes comme celles de la nature) va être obligé d'accepter l'inéluctable.
Comment abandonner tout ce qui nous raccroche à la vie quand on s'est construit un univers hautement matérialiste ?
Que nous reste-t-il quand on doit quitter et laisser derrière soi tous nos biens ?
Les mots de Ionesco sont déjà très forts mais placés dans la bouche d'un comédien de la trempe de M. Bouquet, ça renverse tout !
Une présence toute en force et fragilité.
Béranger 1er qui est identifié à chacun de nous, passe successivement par trois étapes face à ce rendez-vous : La dénégation, la révolte et enfin la résignation.
Il nie car il se sent plus fort que tout !
Il se révolte contre quelque chose qui lui échappe, le scandale que représente pour lui la mort. Aussi contre lui-même qui a passé sa vie de manière futile sans réfléchir à ce que pouvait impliquer sa condition d'être humain.
Il se résigne enfin ! Le cheminement a eu lieu, la décrépitude faisant son effet, il cède...
A 88 ans, Michel Bouquet a trouvé un personnage à sa démesure.
Espérons que cette farce tragique ne soit pas, comme il l'affirme lui-même, le chant du cygne de sa carrière.
Quand bien même, je pourrais toujours dire : J'y étais !
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