C'est le troisième livre de Auður Ava Ólafsdóttir que j'ai lu, après Ör et Miss Islande, et il est pour le moment celui que j'ai préféré des trois, en attendant de lire La Vérité Sur La Lumière et bien sûr le fameux Rosa Candida qui a révélé l'écrivaine islandaise chez nous.
Personnage central, Ágústina est une fille affligée de naissance d'un handicap de ses deux jambes, ce qui lui nécessite de s'aider d'une paire de béquilles pour se déplacer. Autour d'elle orbitent sa vieille tutrice, Nína, amie de longue date d'une mère absente partie en voyage mais non avare en lettres envoyées du bout du monde à sa fille, Vermundur, homme et voisin à tout faire et Salómon, son serviable amoureux et camarade d'école.
Le récit est coupé de courts chapitres qui nous font partager des moment de vie quotidienne d'hiver en été, de quelques coutumes jolies liées aux récoltes généreuses de la rhubarbe poussant en haut d'un typique petit village islandais lové dans un fjord. L'intérêt pour la lecture se base sur le projet que se promet Ágústina, petite sirène terrestre, à savoir d'atteindre le sommet de la montagne voisine haute de plus de huit cents mètres à la force de ses bras. On se mettrait à penser alors au berger de l'Avent, qui grimpait lui aussi une montagne mais pour un autre but et en plein hiver ; ce serait quand même porter à déception de comparer Le Rouge Vif De La Rhubarbe avec l'un des plus connus livres nordiques de Gunnar Gunnarsson, car l'escalade de la montagne n'occupe pas ici l'intégralité du livre.
Un livre qui s'apprécie par la légèreté, l'insouciance et le courage de son héroïne attachante et déterminée. Un livre sans doute pas désagréable à (re)lire tranquillement sur un transat dans les beaux jours à venir.