Ce court roman est comme un nuage cotonneux sur lequel le lecteur peut se poser pour s'évader vers une île des plus singulières, où la bizarrerie poétique est maîtresse.
Tout en délicatesse et en assassinat d'oiseaux et de mouches (oui, oui), cette histoire ne dépayse pas autant que son héroïne, une adolescente aux contours flous, maintenue debout par deux béquilles que l'on s'attend parfois à voir plier sous le poids du cerveau rêveur qu'elles portent.
Entre mélange du présent et du passé, entre correspondance à sens unique et mutisme, cette sorte de petit conte initiatique est l'escalade d'une jeune femme esseulée vers les sommets de son unicité – et une jolie découverte pour moi qui suis maintenant curieuse de lire les autres romans de l'auteur.