Le sentiment de fer se découpe en 5 nouvelles, assez courtes dans l'ensemble, qui prennent place dans le monde du vieux royaume de Jaworski. Même si c'est bien la première fois qu'il nous donne un goût de l'ambiance de cette fameuse guerre des Grands Vassaux, maintes fois évoqués dans ces précédents ouvrages.
Comme dans tous les ouvrages de nouvelles, il est de bon aloi de les commenter une par une :
- Le sentiment de fer - 5/10- : Un vol d'ouvrage se voit revenir à membre de la guilde des chuchoteurs de Ciudala en pleine débâcle de la République. Bien que Cuervo soit sympathique, l'action me semble bien trop rapide pour nous y attacher. La fin rattrape le tout, mais ce n'est pas exceptionnel. De plus la redîtes avec Gagner la Guerre m'ennuie, comme si l'auteur ne pouvait s'empêcher de rappeler sans cesse l'âme de Gesufal.
- L'elfe et les égorgeurs - 7/10- : Mettons nous d'accord assez vite, je suis un très grand fan de la manière dont Jaworsky traite des elfes dans son univers. Il arrive à cerner toute l'amertume de ces êtres tout en leur donnant une prestance magnétique. Alors retrouver Annoeth, peut être le seul elfe présent dans tous les ouvrages du vieux royaume, j'en étais fort aise. Bien que la nouvelle ne renouvelle pas le monde de la fantasy, elle a le mérite d'être plaisante, rapide et un peu loufoque. Une réussite.
- Profanation - 5.5/10 - : Le procès d'un détrousseur de cadavre prêt à balancer père et mère pour s'en sortir. Le tout est plaisant, mais la fin est convenue, voir assez mauvaise. C'est dommage, le tout est vraiment drôle.
- Désolation - 5.5/10 - : Des nains doivent franchir une terre scellée pour aller porté secours à leurs compagnons, mais on raconte qu'un dragon sommeille au fond de cette cité. Première apparition véritable de nain warharmmeresque (les nains présents dans la compagnie de Bourg-Preux sont loin de ce cliché). Le tout donne le récit d'une expédition mouvementé, plaisante, avec de l'action bien écrite (J'ai trouvé que c'était bien le seul moment de l'ouvrage ou ce fut le cas). Le problème vient du dénouement qui me semble arriver de manière trop brut. Que la condition des gnomes et leurs revendications ainsi que leurs folklores nous soient lancés à la figure de la sorte me paraît cavalier, il manque un peu plus de construction à mon goût.
- La troisième hypostase - 6/10 - : La disciple de l'archimage Gilliomer est inquiète : un sombre présage arrive. De plus, son maître et ses amis affrontent un mal bien lointain et son inquiétude grandit encore. La nouvelle est un écho à ce qui est raconté à Gesufal Benvenuto par Annoeth dans le sanctuaire de Bourg-Preux au sujet de la compagnie des preux et de ses gisants légendaires. La partie avec l'inquiétude la troupe nous en apprend un peu plus, mais le tout n'est malheureusement pas bien passionnant tant la condition de l'héroïne nous semble cryptique. L'attaque du nécromant Repto tombe également comme un soufflet. Si vous étiez curieux de voir Eirin comme moi, pourquoi pas, le reste n'y trouvera que peu son compte.