"Oh, pitié, pas encore un cycle de fantasy ?"
"Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus." Le Corbeau et le Renard, Jean de La Fontaine
Ca fait des années que mes amis (presque aussi geek que moi) me vantent les mérites des Annales du Disque-Monde, de l’Epée de Vérité et autres Chevaliers d’Emeraude. Des années à entendre « mais siiiiiiii il faut AB-SO-LU-MENT que tu lises cette série, c’est génial, pas comme tous les autres cycles de fantasy, celui-là, il est différent, il vaut vraiment la peine de lire les 29 tomes ! ».
Ca fait des années que j’envoie paître mes amis. Parce que les débats « Le Trone de Fer est-il mieux que l’Assassin Royal ? » sont aussi stériles, inutiles et chronophages que les débats de mon adolescence « Fun Radio est-elle mieux que NRJ ? ». Parce que j’ai l’impression que les auteurs font des concours de quéquette pour savoir qui a la série la plus longue. Parce que, les cycles de fantasy, c’est toujours pareil : ça part sur une bonne idée et au bout de quelques tomes, ça retombe comme un soufflet, mais comme on a commencé, on se force à lire les 66 tomes restants.
Sérieusement, après m’être fait avoir deux ou trois fois à lire des histoires chiantes en 22 tomes, et dont les personnages stéréotypés ont tous des noms à base d’une répartition aléatoire de lettres k, de g, de h et de y (sinon ça fait pas médiéval), j’en suis arrivé à la conclusion que la fantasy en 45 tomes de qualité inégale, c’était fait pour être vendu et pas pour être lu. J’ai juré qu’on ne m’y reprendrait plus. Pour vous dire, ça m’a tellement dégoutté que je n’ai même pas cherché à voir la série Game of Thrones (pourtant, beaucoup de mes amis se tapent d’interminables branlettes intellectuelles sur cette série).
Et là, PAF, ma Doucétendre chérie me ramène un livre : Le Septième Fils. La quatrième de couv’ est prometteuse. Merde, je découvre que c’est le premier d’une série de 19 tomes. Bon, j’essaie quand même.
Faut avouer que c’est très plaisant à lire. Bien écrit, l’auteur s’étant même payé le luxe de me berner une ou deux fois. Le fait que ça se passe dans notre univers (enfin, disons une réalité alternative de notre univers) est rafraichissant. L’histoire se passant en Amérique vers les années 1800, le côté « Far West » y est pour beaucoup dans cette ambiance. Les personnages ont une vraie consistance et sont attachants. Ah, et surtout, la magie est géniale : basée sur les croyances de l’époque, sur la sorcellerie du 19ème siècle et sur les pouvoir des rebouteux, ça ferait presque réaliste. Pas de boule de feu explosive, pas d’invocation de démon, pas d’animal bizarre, pas de déluge de super-pouvoir hyper grosbill. Ca change, et franchement, j’ai aimé ça. Ca ne m’était pas arrivé depuis longtemps de trouver un roman de fantasy original. Par contre, il ne se passe pas grand-chose, ce tome est clairement une introduction aux suivants. Un tome de présentation du héros, ni plus ni moins, et une rapide découverte de son antagoniste.
Bref, j’ai commencé un nouveau cycle de fantasy. J’espère que la qualité va perdurer (pas comme les 3 ou 4 séries que j’ai lues il y a quelques années, avant de dire « la fantasy, plus jamais »).
(Edit : La lecture du tome 2 m'a plutôt déçu, et je ne lirai certainement pas la suite... En cause, le fait qu'Alvin se découvre des pouvoirs quasi-infinis, et la disparition du Défaiseur...)