Avant Le sermon... je ne connaissais pas Jérôme Ferrari, d'ailleurs je n'avais pas lu beaucoup de Goncourt. Autant dire que j'ai adoré celui-là.
J'ai lu dans certains commentaires que les phrases à rallonge n'ont pas fait l'unanimité. Je trouve que c'est le principal attrait du bouquin. Certes, les phrases qui n'en finissent pas, c'est vraiment casse-gueule : on peut rapidement tomber sur une écriture emmêlée et ennuyante ou assister à un exercice de style de l'auteur qui vire à la masturbation intellectuelle. Ici, c'est captivant. Point de fioriture, j'ai glissé sur les mots.
Okay, pour écrire un bon livre, il faut aussi une bonne histoire. Je n'ai pas été non plus déçu, même très emballé par cette idée de la poursuite d'une utopie brutalement bouleversée par le réel mercantile. Ces deux garçons - appelons-les Adam et Eve - et leur Éden qui prend la forme de ce bar, un lieu de vie et de paix. Les pommes tentatrices sont nombreuses, ils vont forcément en croquer quelques-unes. Un voyage dans le temps également, les ancêtres, jusqu'à saint Augustin pour les consoler face à ce monde qui se fout en l'air.
Je ne connais toujours pas très bien Jérôme Ferrari, je vais aller lire ses autres bouquins.