Si Le Seigneur des anneaux est le livre phare du travail titanesque de Tolkien, le séquoia millénaire cachant la forêt, Le Silmarillion est certainement l'œuvre qui nous permet de percevoir au mieux le souffle et l'immense travail d'un homme tout au long de sa vie pour créer de toutes pièce une véritable mythologie.
J'ai tendance à dire quand je discute de Tolkien avec certains que Tolkien n'a jamais écrit d'Heroic Fantasy. "Quoi ? Comment ? Mais enfin ! Tu plaisantes..." Désolé, mais pour moi, Tolkien a écrit une mythologie, et Le Silmarillion en est l'incarnation. Tolkien a écrit une mythologie digne d'être comparée avec la mythologie Grecque ou Égyptienne, de part la profondeur des thèmes abordés, la puissance et l'impact de ses légendes, de ses héros, de ses "mythes fondateurs".
Œuvre vaine de Tolkien car on aura surtout retenu de son travail celui du linguiste d'une part, mais si peu, et celui du "créateur" des nains, des elfes et des magiciens dans les standards du genre Heroic Fantasy d'autre part, modèle de référence aujourd'hui pour de multiples créations (films, jeux, livres, etc)
Quand on lit Le Silmarillion, on ressent jusqu'à quel point sa démarche est allée, jusqu'à quelle "profondeur", tant quantitative que qualitative, il s'est aventuré pour créer de toutes pièces un monde vieux de plusieurs millénaires, "mythique" au premier sens du terme, peuplé d'épopées, de héros, de tragédies et de destinées cosmiques.
Le Silmarillion est un livre qui m'a en tout cas surpris tant il m'a plu, non pas de part sa qualité narrative ou sa structure, forcément morcelée, mais du fait de la "puissance" dégagée par l'ensemble. Un travail monumental qui m'a laissé coi.