I. Les mythes fondateurs.
Les premiers documents compilés dans le Silmarillion mettent en place la mythologie de Tolkien : la création du monde et des êtres le peuplant, par une entité toute puissante et omnisciente
Le dieu créateur (Ilúvatar), ces anges (les Valars), le favori rebelle (Melkor), les créatures (elfes, nains, humains), les corrompus (Gobelins, orcs,...).
Le paradis terrestre offert par dieu, deviens le terrain de lutte entre les différentes entités qu’il a créé : l’ange déchu (qui était aussi l’enfant prodige) tentant les autres, rusant, mentant, pour mieux les asservir, faisant régner la discorde sur les terres.
On peut donc établir un parallèle assez visible avec les textes des religions monothéistes.
Mais le Silmarillion n’est pas non plus une refonte de la Bible versions donjons et dragons. On trouve aussi des correspondances avec les mythes polythéistes.
Le temps a passé. Illuvatar, le dieu omniscient (> Zeus)s’est plus ou moins retiré. Ces enfants sont chacun spécialisés dans un domaine : forge (Aulë >Vulcain), eau (Ulmo>Poseidon), guerre (Tulkas > Ares), mort (Námo> Hades), etc. Ils interviennent de loins en loins dans les affaires des mortels, leur filant de temps en temps un coup de main ou un objet sacré über puissant.
Le parallèle est ici fait avec la religion grecque, mais il peut aussi bien être établi avec d’autres cultes polythéistes : égyptienne, nordique.
La première partie du volume est un brin foutraque. Le temps s’écoule de façon aléatoire, des lignées qui s’étendent sur des siècles, des noms, encore des noms; en valar, en elfes, en nains, en humains. Forcément on s’y perd au début.
II. Les épopées
Dans la seconde partie du volume, les divinités sont moins présentes. Les actions se concentrent sur les enfants d’illuvatar, leurs déchirements, la malédiction qui pèse sur eux (qu’ils se sont eux même infligé cette bande de branques), leurs combats contre Melklor et Sauron (avant qu’il ne soit un gros oeil en flammes).
Les alliances entrent les races, les histoires d’amour qui les rapprochent, leurs quêtes pour la gloire et le pouvoir. De l’aventure, de la chevalerie, de la magie. Ce n’est qu’à la toute fin de ces récits que pointent Gandalf, Sarouman, et les fameux anneaux. Ah, personnellement j’attendais avec beaucoup d’impatience ces textes. Mais au final on se rend compte que ce n’est qu’une minuscule partie du monde de Tolkien, l’affaire de quelques pages à peine.
Conclusion :
Intéressant, enrichissant. Le Silmarillion témoigne d’un univers touffu et construit au cordeau, les fondations de LOTR et du Hobbit. Et quelles bases solides !
Il reste néanmoins ardu à lire, de par sa temporalité aléatoire et la profusion des personnages. Comme indiqué dans la préface, le Silmarillon est avant tout une compilation de note de l’auteur, destiné à l’aider dans l’écriture de ses romans.