Les Scorta sont une famille du sud de l'Italie, que l'on suit au gré de ses vicissitudes dans son village-berceau. Une famille soudée, du moins en ce qui concerne la génération "principale", 3 frères et une sœur qui reviennent au village après une tentative d'émigration aux Etats-Unis. Puis leurs enfants, et le destin de ce qui va devenir l'entreprise de toute la famille : un bureau de tabac, et la contrebande par bateau...
Je reconnais avoir beaucoup aimé le début du roman, toute la partie consacrée à la mise en place de l'intrigue (si tant est qu'il y ait une intrigue...), les descriptions de la chaleur accablante qui nous font presque suer à grosses gouttes. Tout ceci a un goût de Sicile, de mafia, de linge aux fenêtres et de fichus noirs sur la tête... Bien.
Sauf qu'au bout d'un moment, je me suis lassée du style. En effet, c'est bien écrit, mais pas du tout romanesque, plutôt franchement poétique. Or, je trouve que cela contraste avec le propos, genre "saga familiale". Finalement, on s'enlise dans des considérations sur cette famille, ce qu'elle est, ce qu'elle symbolise, ce qu'elle incarne, mais sans jamais dire pourquoi. Comme si on décrivait indéfiniment une légende sans en raconter les tenants et les aboutissants. Cette ambiance très poétique m'a gênée, ainsi que l'absence de repères quant au passage du temps, certains personnages ne semblant faire que passer, d'autres ne vieillissant pas...
Au final, je suis bien embêtée, car je crois qu'il s'agit là d'une Oeuvre majeure, mais je me suis pas mal ennuyée... Je pense que le style de l'auteur, son univers, ne me conviennent pas...