Sous le soleil de l'Italie du Sud, la vieille Carmela raconte. Hier, pour la première fois, elle a oublié un nom, et elle sent que bientôt, l'une des dernières des Scorta ne saura plus se souvenir de l'histoire de sa famille. Aux secrets révélés se mêle une biographie objective de chaque destin, chaque génération des Scorta, qui semblent condamnés à ne jamais pouvoir connaître l'aisance, mais qui toujours, resteront fiers et s'acharneront. Et chacun, avant de quitter la terre poussiéreuse et brûlante du petit village de Montepuccio, laissera derrière lui un éclair de sagesse, une vérité, comme celle que Raffaele transmet à son neveu Elia :
Il faut profiter de la sueur. C'est ce que je dis, moi. Car ce sont les plus beaux moments de la vie. Quand tu te bats pour quelque chose, quand tu travailles jour et nuit comme un damné et que tu n'as plus le temps de voir ta femme et tes enfants, quand tu sues pour construire ce que tu désires, tu vis les plus beaux moments de ta vie.
Chaque phrase est semblable à Don Salvatore, l'ancien curé du petit village auquel Carmela se confie : dure, franche, et implacable. Mais l'ensemble est lumineux, et nous remplit jusqu'à l'éclatant constat final, "Les hommes, comme les olives, sous le soleil de Montepuccio, étaient éternels".
Il faut profiter de la sueur, Elia. Souviens-toi de cela.