La poussière et la sueur.
Laurent Gaudé raconte l'histoire d'une lignée fondée par un bandito transalpin, dans la région des Pouilles - le talon de la botte italienne.
Non, reprenons. Il ne raconte pas, il évoque.
Chaque mot semble avoir été longuement torréfié, chaque phrase débarrassée du superflu, polissée et sertie dans la page. On sent le cagnard impitoyable de midi nous rotir la nuque, la fraicheur d'un coin d'ombre, l'odeur des embruns et le regard des petites vieilles drapées de noir dans notre dos.
L'histoire et les personnages sonnent juste, mais c'est le style qui m'a conquis.
Lire Le Soleil des Scorta, c'est savourer lentement un expresso à l'arôme puissant et dense lorsqu'on est habitué aux cafés de fast food rallongés à l'eau de vaisselle.
Un Goncourt mérité (et c'est rare).
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