Si tu pensais que Baudelaire se contentait de ses fleurs du mal et de vers bien ciselés, Le Spleen de Paris est là pour te prouver qu’il savait aussi envoyer des uppercuts poétiques en prose, et que la mélancolie parisienne n’a jamais été aussi stylée.


Ici, pas de sonnets bien rangés, mais une collection de petits tableaux en prose, entre rêveries, observations acérées et errances existentielles. Baudelaire capture le Paris du XIXe siècle avec une lucidité mordante, jonglant entre admiration et dégoût, entre la beauté et la crasse, entre l’élan sublime et la chute vertigineuse.


Le gros point fort ? C’est une poésie qui claque et qui reste moderne. Baudelaire a ce don incroyable de transformer un simple détail de la vie quotidienne en méditation existentielle, et son regard sur la ville, sur l’amour, sur la misère ou sur le temps qui passe est toujours d’une justesse incroyable. Chaque texte est une mini-perle, oscillant entre ironie et désespoir, entre extase et dégout.


Le hic ? C’est du Baudelaire, donc ça ne respire pas la joie de vivre. Si tu cherches un recueil léger et optimiste, passe ton chemin. Ici, le spleen est roi, et certaines pages sont à lire avec une bonne dose de caféine pour éviter de sombrer trop profondément dans l’ambiance brumeuse et mélancolique.


Bref, Le Spleen de Paris, c’est du Baudelaire concentré, une poésie en prose qui saisit la beauté et la laideur du monde avec une puissance rare. Un classique à savourer en flânant dans les rues, sous une pluie fine, avec un air vaguement tragique… et un soupçon de rébellion intérieure.

CinephageAiguise
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