Le Temps de l'innocence par BibliOrnitho
J'ai abordé ce livre avec entrain : on m'avait dit qu'Edith Wharton était la fille artistique d'Henry James que j'apprécie tout particulièrement. Mais il me laisse une impression mitigée.
Le cadre est très proche des tableaux dépeints par Henry James et met en scène la riche société de la côte Est de la fin du XIXe siècle : sa vie, son œuvre et ses préjugés. Comme dans les Européens, une enfant du pays revient après un très long séjour en Europe. Si long qu'elle est toute imprégnée de sa culture si différente de celle du nouveau monde. Elle est donc étudiée, épiée, jugée sans ménagement par la société new yorkaise aux idées si étriquées. Ellen (c'est le nom de l'expatriée) est vue comme une femme aux mœurs légères, probablement dévergondée et superficielle (elle s'intéresse aux arts et montre peu de goût pour les mondanités).
Tout le monde la fustige sauf un jeune homme, fiancé puis marié à la cousine (May) de celle-ci. Alors que je crains que ne s'installe un bon mélo, des choix plus cornéliens apparaissent et bouleversent un peu le scénario pour le rendre intéressant.
Mais Edith Wharton est une bavarde. Elle cause, elle cause et j'ai trouvé que le rythme du livre s'en ressentait. J'ai trouvé que les romans d'Henry James et de Jane Austen étaient plus alertes, un peu moins narratifs... Avec le Temps de l'Innocence, je me suis parfois un peu ennuyé, même si l'impression finale reste bonne. Mais cette lecture ne me donne pas une folle envie de dévorer un autre Edith Wharton.