Je savais que Wharton tournait autour du même thème que cette riche caste de la société américaine milieu-fin XIX°, mais j'ai été déçue. J'attendais trop de cette auteur dont j'avais fait l'heureuse découverte avec son roman 'Chez les Heureux du monde'. Les textes sont assez symétriques: cette fois-ci c'est un homme, Archer qui, coincé entre un mariage 'traditionnel', May et son amour découvert pour la cousine de sa femme, Ellen Olenska, ignorante des codes régissant la société new-yorkaise, qui l'éveille à la monotonie de son milieu.
Les même familles, avec les mêmes préoccupations: être 'bien comme il faut', le même décor, les mêmes dîners, sorties etc... à l'exception que, dans les Heureux du monde, les personnages semblaient dotés d'une personnalité hors des codes de cette société, ce qui est beaucoup moins présent dans cette oeuvre, où
seul May, au final, fait preuve d'une vraie volonté et réussit d'ailleurs, à garder son mari à ses côtés.
Pourtant je ne me suis pas ennuyée à la lecture de ce livre qui est très bien écrit, et dont les personnages n'ont certes par une carrure qui pousse à l'admiration mais qui se rebellent de façon réaliste face à cette société ultra raisonnable où les codes sont omniprésents et règlent les rapports entre individus jusque dans l'intimité des foyers. On sent la lutte contre leurs désillusions, et la rigueur des codes de leur époque.
L'âge de l'innocence est pour moi un bon roman qui transcrit (je pense) bien l'ambiance lourde de cette époque qui plane autour des personnages et en eux sans nous y étouffer. C'est juste que je préfère Lily Bart et Selden. Et les personnages avec plus de caractère.