Quand on parle de genres au cinéma, il s'agit en général de productions commerciales, telles que la comédie de situation, le western, le drame psychologique, le policier, la comédie musicale, le film d'horreur ou de catastrophe, le mélodrame, etc. Mais est-ce que tout cela a quelque chose à voir avec l'art ? Ce sont plutôt là des produits de consommation, hélas aujourd'hui la forme de cinéma la plus courante, imposée comme de l'extérieur et dictée par de seules considérations commerciales. Il ne peut exister qu'une seule forme de pensée au cinéma : la forme poétique, la seule qui puisse unir l'incompatible et le paradoxal, et donner au cinéma les moyens d'exprimer les réflexions et les sentiments de l'auteur.
p. 180, De l'image au cinéma
Paragraphe qui cristallise bien tout ce qui me gêne dans ce bouquin : un auteur prompt à juger ("ce sont là des produits de consommation") toute démarche ne se conformant pas à sa vision du cinéma ("il ne peut exister qu'une seule forme de pensée au cinéma") en projetant ses propres interprétations sur les intentions d'autres artistes ("dictée par de seules considérations commerciales").
Autant cette croyance indéfectible en sa propre vision peut être vitale dans une oeuvre d'art, autant elle m'est synonyme de mort dans un essai.