Oui, ce premier cycle, en trois tomes et demi, du Bâtard de Kosigan est tout de même assez nettement au dessus du lot s'agissant de fantasy française. Trois tomes et demi car les trois et quatre sont en fait une seule et même histoire, même s'ils sont sortis, pour des raisons sans doute mercantiles, à un an d'intervalle. Mais bon bref, cette fin de cycle est tout à fait au niveau des trois premiers opus et combine avec brio steampunk et fantasy médiévale, ainsi que divers styles rédactionnels : épistolaire et narrations émanant d'une large gamme de personnage, tous dotés (avec profondeur) de leur personnalité. Une virtuosité certaine, dont l'auteur fait parfois un poil trop étalage.
Il n'est évidemment pas question de dévoiler ici le fin mot du mystère soigneusement distillé au lecteur depuis le début du cycle. Je me contenterai donc de mentionner que Cerrutti retombe parfaitement sur ses pieds, bien que son scénario soit incroyablement compliqué, mêlant deux époques et une multitudes de personnages et de forces antagonismes. Ajoutons que le cycle se conclut par une élégante mise en abyme. Avant cela, le lecteur aura eu droit à une baston dantesque dans une cité souterraine, à coup de forces occultes et d'armes médiévales variées. Baston qui n'est pas sans rappeler celles qui concluaient les mods réalisées par l'auteur pour le jeu vidéo Neverwinter Nights. Et dont je dois avouer que je ne suis jamais parvenu à sortir vainqueur après moult tentatives. Eh oui, j'aurais fait un piètre chevalier de Kosigan...
Voilà donc un bouquin (et un cycle même, qu'il est indispensable d'aborder par le début) à recommander aux amateurs de fantasy et d'histoire médiévale (dont Cerrutti est agrégé), s'ils ne sont pas rebutés par un peu de tripaille répandue de temps à autre sur le sol d'un donjon...Et je suis curieux de voir ce que va donner le second cycle, sachant que si une bonne part du mystère est dévoilé, des jalons ont été posés pour une suite. Mais à quelle époque et avec quels personnages ?