Moi qui me plaint souvent que les livres manquent de style, de beauté littéraire, là j'ai été comblé. Mais j'ai trouvé cependant que c'était un peu too much. On est plus proche de la poésie, de la prose, que du roman classique. Si vous lisez du Eric Reinhart, du Pierre Lemaître, du Joël Dicker, c'est très facile à lire : concret, léger et en même subtile et profond quand il faut sans tomber dans la complexité ou le style imperméable. Ici, l'auteur s'exprime dans un français parfait et affectionne les grandes métaphores, tantôt les ellipses subtiles, tantôt les allégories complexes et enfin les situations floues et volontairement imprécises, si bien que j'ai souvent eu du mal à suivre ou à accrocher. Même si l'histoire est plutôt intéressante, je n'ai jamais vraiment accroché, trouvant le style un peu trop alambiqué. C'est difficile d'écrire une critique sur un livre tellement primé (Prix Médicis, Prix Goncourt, Prix Goncourt des lycéens), d'autant plus qu'il appelle à un vrai voyage, un vrai dépaysement, et nous donne à beaucoup apprendre sur la Russie. La vision de ce franco-russe est par ailleurs très instructive mais on a dû mal à saisir où l'auteur veut nous emmener : une histoire fragmentaire de la vie de sa grand mère ? un ensemble d'anecdotes sur sa vie à lui? une critique sociale sur la Russie et/ou la France? Bref, je reste mitigé dans l'ensemble malgré le style époustouflant.