Je serai concis et sans spoilers.
Le chevalier aux épines est la suite de Gagner la Guerre de plusieurs façons.
D’abord chronologique, c’est évident.
Le théâtre est aussi différent : adieu la mer, Ciudalia, et la république, place aux chevaliers, aux châteaux et à la contrée.
Benvenuto était un tueur à gages, un spadassin sans scrupule d’après wikipedia. C’est un peu simpliste car ses choix et ses actions sont tous parfaitement justifiables dès lors qu’on accepte la motivation première de Benvenuto : rester en vie, coûte que coûte. (Oui, même le viol est justifiable et c’était tout le génie du personnage et du roman.) Dans Le Chevalier aux épines, l’honneur est d’or. Les personnages, y compris Ædan, sont sans cesse confrontés à des dilemmes moraux. Une action honorable selon l’un se transforme en une trahison selon l’autre, et il est souvent bien difficile de trancher. Le roman s’inscrit donc parfaitement dans la lignée de Gagner la Guerre. Là où l’on légitimait tueries et viol, on transforme à présent honneur en lâcheté ou vice-versa. J’avais, dès le début, hâte de voir les raisonnements calculateur et la morale tant décriée de Benvenuto se mesurer à ces nouveaux dilemmes.
Cependant, c’est le moins prenant des Jaworski. Je ne sais pas si il y a plus de descriptions que dans ses autres ouvrages, ou si c’est moi qui suit devenu impatient, mais on les sent passer. Et puis, on ne s’attache pas tant que ça aux personnages, car on ne connaît pas grand chose d’eux. Les tomes suivants seront sans doute bien meilleurs car il y aura davantage de Benvenuto.