Comme je le disais, y a des fois, quand y en a marre, faut bien se tourner vers les valeurs sûres, même s'il s'agit d'un roman qu'on a retrouvé sur le disque dur de l'auteur, et qu'il a à priori jamais songé à publier. Avec Bolaño ça fonctionne, c'est comme ça. Je sais pas il a la distinction des plus grands, de cette classe d'écrivain vraiment racé, qui nous pondent pas de ces plates autobiographies même s'ils écrivent à la 1ère personne, parce que leur narrateur a beau être eux-même, c'est un personnage longuement travaillé et façonné sur le papier, une machine de guerre. Bolaño est de ces rares écrivains que je permets d'aimer sans concessions, parce qu'il respire le génie, par sa vie-aventure et ses romans dont la narration est assez puissante pour donner une bonne imitation de la vie tout en l'éclairant. Quant à ce roman particulier, peut-être le tout premier qu'il ait terminé, j'en ai surtout aimé la première partie, puissante et jubilatoire parce qu'on y croit, même si après, y a quelques pages qui en valent pas la peine, un peu trop de théâtre, des dialogues qui tiennent pas trop la route, des développements un peu intempestifs. Mais c'est grave, parce que y en a pas 10 des écrivains qu'on aime vraiment, alors on leur pardonne tout. Roberto, vous êtes tout pardonné, surtout au vu des autres romans qu'on retrouvera aussi sur votre disque dur (béni soit-il)...