Une histoire. Une vraie histoire.
Adieu les clichés manichéens, les traditionnelles quêtes initiatiques, et les personnages immortels, la magie abusive et les créatures fantastiques.
La qualité du Trône de Fer c'est avant tout la sobriété. L'auteur, Georges R. R. Martin a réussi là où d'autres ont échoué en créant un monde riche sans imposer trop d'éléments. Pas d'innombrables créatures mais des personnages qui rendent l'univers crédible. Pas de magie à outrance, elle se fait rare et précieuse.
La véritable force de cette saga est surtout la polyphonie narrative développée par l'auteur. Chaque personnage expose un point de vue, si bien qu'on en vient à détester ses adversaires. Puis ce personnage, que l'on a appris à aimer, meurt ou disparait. Et l'on passe au point de vue de ses pires ennemis... Que l'on en vient finalement à aimer à leur tour.
Point de manichéisme ici, chacun à ses raisons et ces dernières sont guidées par une implacable logique.
Reste que le vrai génie de Georges R. R. Martin est d'avoir osé faire ce que peu d'auteurs de Fantasy font : assassiner ses héros. Ceux auxquels le lecteur, à force d'avoir passé des heures en sa compagnie, s'est attaché. Quand les personnages sont dans une situation inextricable, point de retournement de situation à espérer, point de twist abusif. Le réalisme l'emporte sur le reste. Et l'on s'accroche d'autant plus aux personnages qu'on sait qu'ils peuvent mourir.
Plus qu'un classique roman de fantasy, le Trône de Fer est avant tout une saga mettant à l'honneur de sombres machinations politiques. Avec une pointe de fantastique pour compliquer la tâche aux Stark. Parfait.