Pas facile de passer après un troisième tome riche en rebondissements et révélations fracassantes, du genre à vous décrocher la mâchoire à chaque nouveau chapitre. Ce quatrième opus souffre effectivement de la comparaison, ayant de plus la lourde tâche de reconstruire lentement mais sûrement un château de sable éparpillé aux quatre vents.
Opus quelque peu ingrat, car première partie d'un long récit coupé en deux par l'auteur, A feast for crows délaisse momentanément des personnages importants et populaires (exit donc Tyrion et Daenaerys), pour laisser la place aux éternels seconds couteaux comme Samwell et Brienne, ainsi qu'à de nouveaux venus, le prochain volume étant consacré au point de vue des protagonistes absents de ce tome.
Un parti-pris courageux mais qui ne fera pas que des heureux, souffrant de plus d'un rythme extrêmement lent et n'offrant qu'une progression un brin laborieuse, d'autant que George R.R. Martin semble prendre un malin plaisir à priver le lecteur de ce qu'il attendait farouchement, à l'image de batailles malheureusement invisibles.
Peu palpitant et bavard, A feast for crows reste heureusement agréable à lire grâce au talent de Martin, et n'en demeure pas moins important dans l'impitoyable jeu des trônes, même si j'aurais personnellement aimé un peu plus d'action à me mettre sous le bouclier.