Le découpage géographique de l'intrigue se poursuit ici de l'autre côté de la mappe-monde avec dans un premier temps le plaisir de retrouver les anciens protagonistes. Mais cette désynchronisation des événements ainsi que la longue attente du tome ont tendance à brouiller les cartes plus que nécessaire.
Le rythme ne diffère guère du précédent dans la première partie et même si le tempo va crescendo il faut attendre la toute fin pour retrouver les mêmes sensations que jadis. Certes Martin ne se repose pas sur ses lauriers malgré son rythme d'écriture, il enrichit l'univers de la saga à chaque paragraphe par divers trouvailles ou répliques caustiques mais le suspense est à taux variable.
Son schéma d'écriture devient lassant quand de longues descriptions débouchent sur un cliffhanger de moins en moins surprenant pour enchaîner avec un autre personnage à l'autre bout du monde. L'étendue démesurée de son intrigue à narrateurs multiples est moins bien canalisée que par le passé et les twists qui faisaient la marque de fabrique de la saga sont prévisibles à certaines occasions. Les rapports de force n'en demeurent pas moins instables et l'échiquier des trônes voit de tout nouveaux prétendants avancer leurs pions.