D'une fée naquit un monstre...
Dans ce premier roman d'Alice Ferney, on voit déjà la douceur et la sensibilité qui seront sa marque de fabrique. La fée est belle, elle fait rêver, et la plume de Ferney n'a pas assez de douceur et de tendresse pour la décrire, elle et ses jupons colorés, ses jambes fines et ses cheveux d'or. On baigne dans l'amour, la tendresse et la beauté. Jusqu'à l'arrivée de Gabriel.
Gabriel est aussi dur que sa mère est douce, aussi noir qu'elle est lumineuse. Il est le revers de la médaille, l'autre côté, le sombre, le violent, le destructeur. Gabriel a droit aux mots durs, aux mots grossiers, au style haché. Gabriel fait peur, ses pensées et ses obsessions sont effroyables. Gabriel est un viol à lui seul.
Encore une subtile évocation de l'être humain, sous sa forme la plus noire et dans ses recoins les plus sombres. Il est difficile de reconnaitre dans ces descriptions l'auteure de Grâce et Dénuement, mais dans le fond, elle excelle aussi bien dans la Joie que dans l'Horreur et elle le prouve ici, avec Gabriel, qui justement trouve sa joie dans l'horreur.