Starship Troopers sans les digressions politiques. La guerre éternelle en moins soixante-huitard. Mais avec de l’humour, de l’aventure, des combats, des extraterrestres, des clones, des drames, et surtout des vrais personnages. C’est sans prétention mais c’est très bon.
John Perry vit en Ohio. Il a 75 ans, il est veuf, et il décide de rejoindre les Forces de Défense Coloniale, chargées de défendre les colonies humaines sur diverses exoplanètes et bases interstellaires. On raconte que l’armée peut prolonger la vie de ses soldats, qu’ils peuvent y trouver une seconde jeunesse grâce à un corps rajeuni et amélioré. Sur le vaisseau qui l’amène vers son camp d’entraînement, John Perry va rencontrer Harry, Susan et d’autres retraités volontaires. Avec eux, il va découvrir la signification réelle de son nouvel engagement, et la guerre contre les espèces extraterrestres qui menacent la survie du genre humain dans la galaxie.
Le Vieil Homme et la guerre ne brille pas vraiment par son originalité. On a souvent lu cette histoire du soldat qui s’engage, qui tente de survivre à son instruction sous les ordres d’un sergent sadique, puis qui découvre les horreurs et les absurdités de la guerre contre des espèces extraterrestres toutes plus terrifiantes les unes que les autres. Nous sommes donc en terrain plus ou moins connu.
Ce qui fait la spécificité de ce roman, c’est qu’il est centré sur la transformation de vieillards en soldats surpuissants, au moyen d’améliorations génétiques et robotiques. Et sur toutes les implications psychologiques que cela entraîne chez ces soldats. L’intérêt du roman repose dès lors en grande partie sur la qualité des personnages et de leurs rapports, et c’est plutôt une belle réussite. D’autant plus que ça ne ralentit pas l’action et qu’on ne s’ennuie pas une seconde. Le récit est rythmé, compact, tout en laissant se développer l’univers et ses personnages, en un peu moins de 400 pages.
Le héros est touchant, les personnages secondaires sont intéressants, et ce premier livre d’une série de six romans donne très envie de découvrir la suite.
Nominé pour le prix Hugo du meilleur roman en 2006, Le Vieil Homme et la guerre ne révolutionne pas le genre mais il a très peu de défauts. Il se laisse lire avec beaucoup de plaisir, sans vous bouleverser mais sans jamais vous ennuyer ni vous lasser non plus.
Netflix a acquis les droits de ce roman fin 2017, avec le projet d’en faire un film.
John Scalzi : Le Vieil Homme et la guerre – 2005
Originalité : 2/5. De la SF militaire classique. La transformation du soldat apporte néanmoins un nouvel angle d’approche.
Lisibilité : 4/5. C’est fluide, rythmé, entraînant. Drôle aussi, et émouvant.
Diversité : 3/5. Les différentes étapes du parcours s’enchaînent sans longueurs, et avec toujours ce petit plus qui donne envie de poursuivre la lecture.
Modernité : 4/5. Transhumanisme, surpopulation, implantation de colonies loin de la Terre, autant de thèmes de notre époque.
Cohérence : 4/5. L’ensemble est parfaitement maîtrisé. Il est juste dommage de faire de la race la plus technologiquement avancée de la galaxie une bande d’aliénés mystiques digne des pires pages de David Brin.
Moyenne : 6.8/10.
A conseiller si vous aussi, vous pensez que les petits plaisirs rapides sont aussi importants que les autres…
https://olidupsite.wordpress.com/2019/05/11/le-vieil-homme-et-la-guerre-john-scalzi/