Le Vol du héron par Pierre Marot
Quand on sait que les trois premiers forment une trilogie, dès le départ, on pouvait émettre des doutes quant à la légitimité d'une suite ; et pourtant, ce quatrième volet est pertinent.
Pour ne pas allonger trop son histoire précédente, l'auteur (je crois que je suis censé écrire "auteure", mais ça ne me convient pas) se place seize ans après les événements du volet précédent. Cette distance lui permet de montrer le rêve devenu réalité de Takeo et Kaede, et ainsi de mettre en place l'ensemble des rouages de la machine qui doit tout détruire. Car rien ne sera épargné aux Trois Pays, qui seront d'ailleurs intégrés dans un Empire, les Huit Îles gouvernés par un Empereur et son seigneur de guerre, jaloux du prestige et de la prospérité de Takeo, et dans un monde encore plus vaste (des barbares chrétiens venus de l'autre côté de la mer). Si on y retrouve les thèmes des volets précédents (un pseudo japon en proie aux déchirements entre les clans des guerriers et les intrigues de la Tribu), ces thèmes s'enrichissent de cette ouverture géographique, avec l'Empereur et son shogun, les pseudo portugais avides de commerce et de conversion.
Du coup, on en vient à ne plus s'attacher uniquement au couple Takeo/Kaede et on s'ouvre au reste des Trois Pays ; de nombreux chapitres (et donc point de vue, comme dans les volets précédents) sont consacrés aux enfants de ce couple, on retrouve aussi Muto Kenji et Shizuka et quelques autres.
Ces doubles ouvertures enrichissent vraiment l'aventure de Takeo et Kaede et en rendent vraiment la lecture passionnante !
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