Mon premier ( et dernier ?) Marc Levy et, contrairement à ce que je craignais, le voleur d'ombres est un roman plutôt agréable. Il arrive sans trop de mal à divertir et, à condition d'être bon public, à émouvoir.
Le pitch repose sur une touche fantastique très sympathique : un enfant a le pouvoir de communiquer avec les ombres de son entourage, mettant ainsi en lumière leur coté obscur, leurs doutes et leurs obsession. Un postulat simple mais au potentiel non négligeable.
Le fameux "style" Marc Levy ne brille pas effectivement par sa virtuosité et reste assez sommaire, mais trouve ici une justification en choisissant de raconter l'histoire d'un enfant de 10 ans à la première personne. On sent même un certain talent à retrouver une âme d'enfant sans aucun cynisme, ce qui aurait été devastateur dans le cas contraire.
Alors certes les passages poétiques à base de plage et de cerfs volants sont basiques, certes les ficelles pour faire pleurer les chaumières sont assez grosses, mais le roman reste suffisament court et concis pour ne pas trop s'attarder sur ses passages.
Reste que la deuxième partie, où l'enfant est devenu adulte, s'avère beaucoup plus faible que la précédente. Tout est excessivement enjolivé, les personnages sont lisses et monolithiques, les rebondissement prévisbles 20 pages à l'avance et, pire que tout, le concept fantastique est inexploité.
Ce roman rappelle un peu certains téléfilms allemands diffusés l'après midi sur m6. C'est simpliste, sans grandes ambitions, inodore et incolore, rapidement oubliable, mais ça peut divertir si l'on a oublié son cynisme dans un coin.