Un héros qui s'ignore, des monstres, des quêtes. Beaucoup pourraient penser à un plagiat Harry-Potteresque de mauvaise qualité. On ne peut pas leur reprocher, car il y a effectivement beaucoup d'analogies entre les deux séries, comme si le spectre de la saga de Rowling hantait les écrivains et les empêchait de s'affranchir des codes créés par Harry Potter, en plus de ceux que l'on retrouve habituellement dans les quêtes initiatiques. Cependant, bien qu'il y ait des ressemblances, Rick Riordan a réussi a créer son propre univers qu'il a su développer de manière réussie jusqu'à maintenant.
La force de cette série est le mélange original entre le monde américain actuel et la mythologie grecque. Ce n'est pas au niveau des personnages qu'elle va se démarquer, tout du moins dans ce premier tome: les protagonistes sont tous plus ou moins stéréotypés... le héros ténébreux, la belle blonde première de classe et le meilleur pote un peu gaffeur. On retrouve cependant des dieux et autres héros auxquels l'auteur a insufflé une personnalité propre, ils sont presque humains avec les défauts plus nombreux que leurs qualités. De plus, au fil des romans, les héros évoluent (certains radicalement), prennent de la consistance; mais surtout, on redécouvre les mythes principaux réarrangés à la sauce Riordan, et ça, c'est très bien ficelé à chaque fois : les mythes se répètent, comme si l'Histoire était bel et bien destinée à être inlassablement répétée ! Je dois remercier les Percy Jackson pour ça : grâce à cette série, j'ai découvert plusieurs dieux, héros et leur histoire réelle (enfin de la mythologie réelle) de manière très ludique.
Le seul point noir est, et il est énorme, est la traduction en français ou le style-même de Riordan. Pour ma part j'aurais plutôt tendance à accuser la traductrice, car j'ai lu les quatre tomes des Héros de l'Olympe en anglais et j'ai trouvé le style, bien que pas extraordinaire, tout à fait acceptable pour des romans de ce genre. Il faudrait cependant une confirmation, car Les Héros de l'Olympe sont écrits à la troisième personne tandis que les Percy Jackson à la première personne du singulier. Peut-être l'auteur ne maitrise-t-il pas tout à fait la narration en mode "Je"...
Toujours est-il que le style est insupportable dans les Percy Jackson. Heureusement que le scénario est suffisamment intéressant pour qu'on s'y accroche, mais certains passages donnent littéralement envie de s'arracher les cheveux. Je ne sais vraiment pas comment j'ai pu lire ça avec autant de plaisir il y a quelques années; j'ai tenté de m'y remettre il y a peu mais j'ai rapidement abandonné ! A qui la faute ? Mystère...