Un roman de Signol sur la guerre d'Espagne … mais, rassurons-nous, il parvient quand même à parler de la Dordogne et du Lot…
Christian Signol s'en explique dans une brève introduction. Quand il était jeune, il s'était lié d'amitié avec un homme, originaire d'Espagne qui travaillait chez son père. Un certain Miguel, fils d'un couple d'espagnols parvenu à fuir leur patrie tandis que les armées de Franco s'imposaient par la force et la terreur.
Le roman retrace les difficiles parcours de ses parents qui finissent par s'installer en Dordogne vers 1940.
Le roman tourne autour de Soledad, jeune femme pauvre dans un village pauvre en Aragon, proche de Saragosse, qui a le triste privilège d'être sur la ligne de front en 1936 et donc subit bombardements, exactions d'un côté puis de l'autre. Soledad, qui porte bien son nom, aime Miguel qui est enrôlé de force et sera tué alors qu'elle attend un enfant. Soledad, pleine de désespoir, rencontre Luis qui sera aussi enrôlé à son tour et qu'elle aura bien du mal à retrouver dans sa fuite vers la France.
On retrouve toujours cette belle plume pour décrire ces gens dignes et fiers, entrainés dans cette guerre fratricide qui, comme de bien entendu, trouveront enfin la paix dans ce beau Périgord… Signol en profite pour nous décrypter les enjeux de cette lutte. Un des enjeux, qui concerne la vie dans les villages d'Espagne, est le problème de la possession de la terre que les grands propriétaires veulent conserver à tout prix alors que la République avait eu pour ambition de sortir du régime quasi féodal de certaines régions en améliorant la répartition de la terre.
Encore un beau roman où il est question d'amandiers en Espagne et de lilas en France. Oui, mais pas seulement. Un roman où la vie finit par l'emporter sur la mort.