Les Âmes mortes par Pelomar
Un charismatique jeune garçon débarque dans une petite bourgade russe, ou il ne tarde pas à se faire apprécier de tous. Il fait le tour des fermes alentours, cherchant à racheter aux propriétaires les paysans décédés mais toujours inscrits dans les registres (qui ne sont actualisés qu'une fois par an). Voilà le point de départ des âmes mortes.
La plume de Gogol est légère, et les Âmes Mortes se lit très facilement. Pas besoin d'être un génie pour deviner la critique de la société russe qui est faite au travers du personnage principal ainsi que des nombreux personnages secondaires qu'il croisera sur son chemin. Ce n'est pas drôle à proprement parler, mais c'est délicieusement ironique, avec une galerie de personnages hauts en couleurs et des leçons de morales qui réussissent l'exploit de ne pas être exaspérantes. Bien sûr, ne vous attendez pas à du positif : le roman est une peinture de la médiocrité humaine, c'est là qu'est son intérêt.
Peut-être que le seul défaut du poème (puisque c'en est un, apparemment) est de conserver jusqu'au dernier moment le secret de ce que va faire Tchitchikov des âmes mortes. Voyant l'auteur réticent à révéler ce secret, je m'attendais en effet à une grosse révélation, alors que le dit-secret n'a en fait aucun intérêt, et que Gogol aurait pu le révéler dès les premières pages sans que cela n'affecte la qualité du bouquin. Pas très grave.