Autobiographie au long cours

J’étais tombé par hasard sur un article du monde qui parlait d’Annie Ernaux et de son dernier livre, les Années, véritable chef d’œuvre s’il en est, candidat au très prestigieux prix
Je n’avais jamais entendu parler de cette écrivaine et vu l’article dythirambique que je venais de lire, je me suis empressé d’aller acheter le livre.
Au début, j’ai cru à un hold up. Phrases télégraphiques, aucun style, phrases parfois sans verbe, bref, on peut rapidement s’énerver. Là j’ai pensé à une des phrases qu’elle a tenue lors de cet entretien au monde, disant qu’elle était fière d’avoir enlevé la « joliesse » (sic) de l’écriture. Bon bon bon.
Maintenant, passé ces instants d’incrédulité, il faut bien dire que ce livre est très intéressant. Il ne parle pas seulement des 70 ans de vie de cette femme, mais bien plus. IL nous parle d’une France des années 50 que la plupart d’entre nous ne connaissent pas et qui est souvent parfaitement méconnaissable. Il y a par ailleurs de nombreuses et truculentes anecdotes, pour n’en citer qu’une : a cette époque, le comble du chic était de servir des petits pois en conserves. Alors que servir ses produits du jardin était dépassé, pour ne pas dire ringard. Forcément, ça fait réfléchir sur l’évolution des mœurs et des mentalités.
Bref, c’est un roman in fine bien écrit, tendre et émouvant, plein de nostalgie et qui nous apprend beaucoup sur nous même, sur notre société, sur nos contemporains.