Si tu penses que le couple, c’est juste une belle histoire d’amour avec des petits-déjeuners au lit et des câlins sous la pluie, Les Apparences de Gillian Flynn est là pour t’apprendre que non, c’est aussi un terrain miné où chaque sourire peut cacher une lame de rasoir.
Dès le début, on sent que quelque chose cloche. Amy, la femme parfaite (belle, intelligente, charmante… trop charmante ?), disparaît mystérieusement. Son mari Nick, charmant aussi mais avec un air un peu trop coupable pour être innocent, se retrouve dans l'œil du cyclone. A-t-il tué sa femme ? Où est-elle passée ? Pourquoi tout pue l’embrouille à plein nez ?
Et là, Gillian Flynn fait ce qu’elle sait faire de mieux : te retourner le cerveau. La narration alterne entre le point de vue de Nick et le journal intime d’Amy, et très vite, tout ce que tu crois savoir explose en plein vol. Les apparences, justement, sont trompeuses, et la vérité… disons qu’elle est bien plus tordue que ce que tu imagines.
Là où Flynn brille, c’est dans sa capacité à distiller le malaise. Chaque détail semble anodin jusqu’à ce qu’il prenne une importance capitale. Les personnages sont brillamment écrits, mais aussi profondément dérangeants : personne n’est vraiment innocent, et la manipulation devient une œuvre d’art. C’est pervers, cynique, magistralement construit… et légèrement flippant sur ce que ça dit des relations humaines.
Alors oui, parfois ça traîne un peu en longueur, et certains twists sont tellement gros que tu ne sais pas si tu dois être impressionné ou juste paniquer pour l’avenir du mariage en général. Mais au final, ça marche : le suspense est là, la tension monte, et quand la vérité éclate, tu refermes le bouquin avec un mélange de fascination et de malaise.
Bref, Les Apparences, c’est un thriller domestique aussi intelligent que machiavélique, une descente aux enfers qui te fera remettre en question chaque sourire de ton/ta partenaire, et surtout un rappel que parfois, la plus grande menace est juste de l’autre côté du lit.