La nouveauté de ce tome réside principalement dans le plus grand nombre de points de vues adoptées par les auteurs. Poursuivant le principe selon lequel chaque chapitre se focalise sur les émotions et ressentis d'un personnage, ce sixième livre peut parfois dérouter légèrement. S'il est très intéressant d'observer les différentes causes et conséquences des affrontements à travers tout le système solaire et au-delà, le risque de s'y perdre n'est pas absent.
L'implantation de ces nouveaux points de vues s'inscrivant dans un contexte déjà fort de 5 livres et des épisodes d'une série télévisée, il est toutefois plus simple de se remémorer les lieux et les intrigues, mais je dois bien avouer que certains débuts de chapitre me demandaient parfois un petit moment d'adaptation.
Les implications politiques sont latentes et toujours très intéressantes mais ce tome m'a paru moins dense politiquement que les deux derniers, et de ce fait légèrement moins passionnant et enivrant, notamment en raison de quelques phases d'attente prolongées.
Cela dit, le livre reste très bien écrit, subtilement parsemée d'antiracisme et d'antisexisme revigorants. Le niveau de détails et de profondeur dans la description des sentiments des personnages est bien souvent renversant. J'ai particulièrement apprécié le magnifique chapitre 34 consacré à Anderson Dawes ainsi que l'épilogue sur la famille d'Anna, en forme de conclusion philosophique d'une question qui traverse les six livres et notre existence : Quel sens donnons à l'Histoire et aux femmes et hommes qui l'animent ?