Les murs ont des oreilles vacantes
Tout est entier mais simple, très douloureux
Les renards sont des abeilles butinant au ciel des idéaux
Facéties charmantes
Douleur et peine en rigodon
L’avènement des couleurs
Est en marche, dispute la fantaisie
Un trois-mâts famélique
Gousse d’ail flamboiement hystérique
Pour une dernière sérénade
Parmi les chats les plus sots
Vous avec devant vous cher lecteur un inculte des arts et de la poésie. Un éclaireur sans tain et facétieux sans le moindre digeste. Un mauvais bougre qui ignore la poésie et dévore les vers comme autant de saletés immondes. Un homme capable de vous rabâcher sans retenue l’aménité du vers mesuré, de conspuer les alexandrins et de déclarer le vers libre comme référence inaliénable de l’expression poétique. Qu’à cela ne tienne ! Assumant la formidable anxiété de son caractère face à toute métempsychose ignominieuse, il a su se hisser en-deçà des idéologies les plus flagorneuses. Ou pas. Car la poésie en prose et le vers libre sont ses dadas intersidéraux. Pas le moindre doute ni la moindre finalité.
Il ne sait pas grand-chose sinon que sa poésie à lui ne se fait pas sans recours à l’expression personnelle de ses fantaisies. L’écriture automatique fait figure de véritable dévastation littéraire et poétique, l’idéal fantasmatique pour n’importe quelle avant-garde. Vertueux délire, mais efficace syncope. Les hiboux s’en balancent et les plus ignobles sauterelles s’en donnent à cœur joie. Soupault et Rimbaud, ces héros, font figure de proue de drakkars, de véritables ornithorynques de la métrique ! Ce sont les meilleurs, pas loin de dieux carolingiens ; leur recueil Les Champs magnétique s’en fait un plaisir et un point d’honneur. Rien de plus vrai, de plus authentique, on s’en délecte comme le dentifrice des belles jeunes femmes. On s’en imprègne sans retenue ni scrupule car pourquoi vouloir partager l’inattaquable efficacité de toutes ces calembredaines !
Vivons au jour le jour, tout nous est compté.
Paris est le lieu de la débauche et des meilleurs vins de toute la capitale de l’univers.
Meilleur que ça, le plus grand livre de science-fiction généalogique peut faire preuve de sobriété.
Sentiments froids et inextinguibles, où sont la froideur de vos tourment, où est la frange la plus maladive de vos soupçons ?
Je ne veux qu’un sommeil libre de toute étreinte solennelle, sans fard ni paupières en guise de fenêtre de tir pour un roi démoniaque.
Il a fini son verre de jus de flanc, je ne veux pas plus de dérangement pour la bretelle des souvenirs. On en a assez vu dans les coursives glauques des seringues abattues.
Breton et Soupault, tout de suppliques vêtus, s’en sont fait péter la panse de cette merveille de littérature non comparée mais bel et bien radicale. Foutons-nous de tout et des plus belles rodomontades, morigénons-nous plus souvent pour absorber la saveur des ramens bouillis au lait caillé. Car la fin de tout est arrivée, l’écriture automatique est un exutoire des passions et des lettres tenaces. On vous a ouvert le monde, soyez fiers de la pensée la plus irréductible des enfers enfantins et des mauvais garnements. Vivez ! La mort de la littérature est ratifiée et paraphée, le vers est libre et la prose est reine de l’univers et des chats. Chiens ou livres ouverts, le mieux est de tester par vous-même !
[En hommage à Breton et Soupault, comme vous avez pu le constater cette critique vous a été rédigée en écriture automatique.]