Les chevaux célestes.... mais pas que !

Les chevaux célestes est un roman magnifiquement écrit. J'ai relu des phrases des dizaines de fois tellement le brio de l'écriture me semblait fascinant. L'auteur réussit à nous faire parvenir des sons et des couleurs et une vie grâce à son style et à la rythmique des mots employés.

J'ai très apprécié la première moitié du livre mais la deuxième un peu moins. Lors de la première moitié, on est centré sur un ou deux personnages. On s'attache à Shen Tai qui enterre les cadavres oubliés d'un combat près d'un lac isolé loin de sa terre natale et qui voit sa vie chamboulée par le don de 250 chevaux célestes. Alors je me suis dit, wahou ! encore 450 pages où on va me faire vivre l'aventure du cheminement de ces chevaux jusqu'à sa douce patrie, qu'est-ce que ça va être palpitant ! Au début, ça l'est. Mais malheureusement la deuxième moitié du livre -peut-être pas si triste que ça pour les fans de romans historiques- se concentre trop à mon mon goût sur des batailles de l'histoire de Chine: pourquoi pas, mais alors autant centrer son roman là-dessus car des batailles mémorables ou des scènes qui devraient durer longtemps durent seulement un paragraphe ou deux dans le livre. Et on en oublie notre Shen Tai et ses chevaux célestes. Et moi, j'aurais bien aimé passer tout ce temps avec Shen Tai et ses chevaux.. ou alors avec sa soeur qui vit aussi des aventures palpitantes et au milieu du roman, je me suis dit wahou lalalalala où est-ce que cela nous amène car ça a l'air vraiment trop fou ? Ba en fait, sa soeur aurait autant pu ne pas être là, ses péripéties n'apportent rien au déroulement du récit. Je m'arrête ici à la critique négative disons centrée sur la structure et le déroulement du récit.

Car il faut que je le dise, c'est quand même un roman super. L'auteur Kay porte sur les papiers des relations complexes de pouvoir politique mais aussi de pouvoir chamanique et de croyances des clans. Les différentes aventures des personnages sont palpitantes mais surtout politiques finalement: Shen Tai doit se mêler à la Cour et décider du sort de ses chevaux qui changeront - à ce qui paraît- le sort de tout son pays et tous les grands veulent son trésor... encore une fois sauf qu'on se rend compte que ses chevaux ne sont pas si importants que ça donc on se demande où le vent mène notre Shen Tai qui est plus spectateur que acteur des faits dans la deuxième moitié du roman.

En conclusion je dirais que ce roman est à lire pour la beauté des mots. Pour les fans de fantasy comme moi il manque cependant d'actions, de magie car la description politique et historique prend le dessus sans pour autant être assez approfondie. Des chevaux célestes... mais en fait pas que ! Car on se rend compte que ce n'est pas le sujet central de ce roman mais plutôt la lutte du pouvoir au sein de cette Chine fantasyée. Remarquez le titre du roman en anglais n'est pas" Les chevaux célestes" mais "Under Heaven"...