Virginie Despentes est romancière et réalisatrice, elle est également le symbole de la littérature "trash" à la française.
Dans Les Chiennes Savantes, son second roman, on découvre l'univers des quartiers chaud lyonnais des années 90 à travers la vie de Louise une stripteaseuse.
Ce polar est saisissant de réalisme, chaque lieu est décrit avec une précision chirurgicale si bien qu'on en perçoit l'ambiance; L'Endo avec sa moquette au mur, son manque d'éclairage et ses cabines étroites, l'Arcade et son atmosphère enfumé, bruyante et bienveillante.
Ces lieux qui se succèdent se complètent pour poser le décors du récit.
Les personnages quant à eux ont des vies décousues, un parlé peu conventionnel et traînent derrière eux un tas de casseroles. Ils ne sont pas vraiment héroïque et n'auront droit à aucun happy-end, en cela ils s'inscrivent parfaitement dans l'atmosphère qu'instaure l'écrivain au fur et à mesure du récit.
J'ai mis du temps à comprendre le choix de l'auteur quant au titre de son roman, en effet les femmes bien que tenant les rôles centraux n'y sont pas décrite de manière méliorative, elles sont traitées comme des objets, manipulées, violentées et n'ont pas grand chose des Femmes Savantes de Molière. Mais la scène finale rétablit la vérité et la réputation féministe de Virginie Despentes.
Pour conclure, on lit Les Chiennes Savantes comme on regarderai un bon film policier, en s'immergeant dans l'ambiance des lieux et dans la vie des personnages jusqu'au dénouement inéluctable.