L'intérêt principal de Les choses que nous avons vues réside dans la description d'un métier nouveau, celui de modérateur de contenu sur une plateforme du Net. Le cahier des charges imposée par leur société sous-traitante, aussi contestable soit-il, permet à ces petites mains virtuelles de supprimer, ou pas, des publications douteuses ou carrément immondes. Dans cette partie documentaire du livre, les conditions de travail et l'absence de soutien psychologique, notamment, y sont parfaitement détaillées par Hanna Bervoets, auteure néerlandaise reconnue mais inconnue en France jusqu'alors. Mais hélas, dans ce court roman, l'on serait bien en peine de trouver autre chose de consistant à se mettre sous la dent, tant la construction en flashbacks d'un récit destiné à un avocat invisible est bien banale, de même que l'histoire sentimentale, tout de même centrale, qui se termine en queue de poisson pour des raisons peu explicites. Visiblement, la romancière avait beaucoup de choses à dire sur le milieu qu'elle décrit mais sa contextualisation au sein d'une fiction très faible (ne parlons pas de la conclusion, bâclée) se révèle très décevante. Un livre à ne pas conseiller sans modération, donc.

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le 7 juin 2022

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