Je sais pourquoi je déteste Balzac. Enfin, c'est pas que je le déteste, mais que je ne l'apprécie pas à sa juste. Dans un roman, comme dans la vie, je préfère voir la dimension abstraite des sentiments et de la pensée des personnages. Ce qu'ils renferment, ce qui ne se voit pas à la première vision. Balzac ne fait pas dans le sentimentaliste, ou du moins ne fait pas de sentimentaliste. Ce qu'il décrit, c'est la matière, c'est le concret. Mais les choses concrètes, on les connait, on les sait instinctivement. Une maison de Chouan n'a pas besoin d'être décrite sur 5 pages. Mais les sentiments d'une espionne tombée amoureuse de l'homme qu'elle doit trahir, si. Et il n'en donne que 5 paragraphes. L'inverse aurait été plus appréciable. Heureusement que dans Les Chouans il y a de la romance et de l'action, sinon ça aurait été comme La Peau de Chagrin, une horrible expérience littéraire. Des scènes de batailles, des scènes de luttes et de conspiration, j'aime. Ce n'est pas du Flaubert, c'est sûr, mais je comprends maintenant pourquoi Balzac peut plaire.
Lire Balzac pour un matérialiste doit être comme lire Madame de la Fayette pour moi. Un régal.
Sans la part de valeurs, de sentiments ou d'autres choses romantiques comme la religion, j'aurais détesté ce livre. Mais bon, ça reste longuet sur les descriptions et ça ... Ca c'est Balzac écoutez ...