Mourir d'enfance...

Nouvel incursion dans l'univers désespéré de Paolo Bacigalupi, avec ce texte plus destiné aux ados que son premier roman : La fille automate.

Ce roman fait suite, ou du moins reprend des éléments de Ferrailleurs des mers (que je n'ai pas encore lu), mais peut se lire indépendamment sans problème.

On y suit les péripéties de deux jeunes enfants vivants dans un village pauvre de ce qu'on comprend avoir été les États-Unis. Le pays, désormais divisé entre les riches cités technologiques et coupées du monde et les zones rurales sous-développées et livrées aux mains des seigneurs de guerre, n'est pas au mieux de sa forme.

Les deux enfants découvrent un être mi-homme mi-bête, utilisé pour la guerre et, de fil en aiguille, se retrouvent embringués dans la lutte opposant deux bandes armées qui cherchent à s'accaparer cette bio-machine de guerre.

Une fois encore, le thème n'est pas à la rigolade, et le monde apparaît sans fard pour ce qu'il est : brutal, crasseux, sans pitié. Au sein de toute cette noirceur, on retrouve tout de même par petites touches un côté humain et un peu de compassion fort bienvenue, mais l'ambiance générale reste sombre.

Pour de la littérature ado, c'est assez violent et sans compromis (ce qui est clairement un bien) et cela change de ce que j'ai pu lire par ailleurs pour cette tranche d'âge. Beaucoup plus "adulte" finalement que d'autres productions.

Même si cela reste nettement en dessous de La fille automate, ce roman ne prend clairement pas ses lecteurs pour des imbéciles ou de candides bisounours, et ça, c'est bien !