Premier volume du cycle Le Monde réel, Les Cloches de Bâle est un livre qui est le produit d’une époque et conserve quelques traits autobiographiques.
Les Cloches de Bâle c’est un roman animé par trois femmes : Diane, une demi-mondaine, Catherine Simonidzé, jeune géorgienne qui fréquente anarchistes et socialistes qui se tue en ayant regagné le Caucase. Enfin, Clara Zetkin, image de la femme de l’avenir.
Roman à thèse, inscrit pleinement dans le courant littéraire du réalisme socialiste, Les Cloches se veulent un acte militant. Il en est un puisqu’il met en garde la société des années 30. Plusieurs voix de femmes, un même message ? A moins que les personnages par leurs discours propres « échangent » avec l’auteur. Chacun entre en résonnance pour mieux servir le manifeste d’Aragon.
Il y a dans le style d’Aragon quelque chose de désespérément simple, enfantin, par moment. Puis, aussitôt, on découvre des envolées lyriques, poétiques. Il est difficile de ne pas trouver dans ces si nombreuses pages, l’emballement d’un bon mot d’une belle phrase.
Dans cette édition Folio, on doit se féliciter de la présence de l’avant-propos d’Aragon, rappelant que l’œuvre a sans doute évolué. Il essaie de se justifier quelque part. Ce texte met en lumière des éléments du livre. Il met en perspective chacune des parties avec l’épilogue et l’on lui sait gré.