A la fois récit autobiographique et essai philosophique, Les Confessions de Saint Augustin nous mettent dans la peau d'un homme (et le terme est important car, au delà de sa dénomination de Saint, Augustin n'était qu'un homme aux faiblesses intrinsèques) en proie à l'agitation de l'âme et des turpitudes qui l'accompagnent, et qui va découvrir à travers la foi une repentance et un bien-être salvateur d'après ses dires.
Augustin d'Hippone, malgré une mère chrétienne, ne s'intéresse pas de suite à la Bible, laquelle le décevra d'ailleurs dans un premier temps, c'est un jeune homme qui cède aux plaisirs de la vie, à la distraction, aux femmes, et qui va finalement, sous l'influence de Saint Ambroise, se tourner vers la foi et la religion chrétienne.
De confessions pleine de remords et de contrition, Augustin va alors réfléchir à propos de Dieu, du Beau, du Temps ou encore de la Création. Ces pensées, cette quête de la Vérité ("lumière de mon cœur") vont mêler la philosophie à la religion et l'écriture biblique pour constituer une synthèse instructive, didactique (quoique certains passages puissent apparaître ardus) et souvent passionnante, de la réflexion autour des grandes questions de la vie.
Les questions autour de l'existence du Temps, de sa définition, de même que celles autour de la matière de la Création et de la vision de Dieu que l'humain peut en avoir ; tout cela constitue quelques uns des nombreux sujets d'étude du saint homme.
En plus d'être intéressant et profond dans sa philosophie, Augustin est beau à lire par son exaltation et son écriture ; c'est un croyant et un penseur plein d'humilité qui cède toute vanité à son Créateur mais ne se pose pas en bête esclave humain, loin de là. Il pense par lui-même, cherche la Vérité jusqu'à l’obsession, et c'est cette quête essentielle quoique peut-être interminable qui nous entraîne avec lui pendant plus de trois cents pages.
Un voyage dans le cœur d'un homme, dans son cerveau aussi, qui ne manquera pas de nous faire participer tant les remarques et les questionnements assaillent le lecteur pour son plus grand bonheur.
Réfléchir en même temps que l'auteur, sur des sujets aussi capitaux, n'est-ce pas la plus belle preuve qu'une œuvre a traversé les siècles avec succès ?