On trouve parfois des choses intéressantes dans les boîtes à livres. Ce fut mon cas en ce dimanche ensoleillé et caniculaire. Me revoilà repartie, avec sous le bras, un bel exemplaire de Graziella (1849) d’Alphonse de Lamartine datant de 1950. L’auteur est avant tout connu pour son œuvre poétique notamment Méditations poétiques (1820); quant à ma trouvaille, elle m’était complètement inconnue. Pourtant Lamartine a bel et bien laissé quelques romans à la postérité, dont celui-ci.
Alphonse de Lamartine est une des grandes figures du romantisme en France au côté de Chateaubriand ou Mme de Staël entre autres. Graziella relate, sous forme romancée, sa rencontre avec l’un de ses amours de jeunesse lors de son voyage en Italie en 1821. C’est donc avant tout des brides de l’autobiographie de l’auteur que l’on découvre dans Graziella, bien qu’il faille nuancer ce propos. En effet il est parfois difficile de démêler le vrai du faux bien que la trame principale soit, elle, bien avérée.
Lamartine nous embarque pour un périple en Italie où il passe successivement par Florence, puis Rome et enfin Naples où il fait la rencontre, au large de Naples, sur la petite île de Procida, de la belle fille d’un pêcheur.
Ce que je retiens avant tout de ma lecture, c’est la plume exceptionnelle de l’auteur. Il s’en dégage un charme fou, une douceur,une sensibilité, une musicalité propres aux auteurs romantiques. J’ai particulièrement aimé la description de Naples et de ses îles qui la bordent, empreinte de pittoresque. On y découvre des magnifiques paysages authentiques, une nature vierge et sauvage, des panoramas incroyables. S’opposent à cette magnificence, la description de la vie quotidienne des pêcheurs qui occupent l’île, une vie remplie de sacrifices, de religiosité, d’âpreté, de rudesse, de souffrances et de misère face à une mer parfois hostile (voir: épisode de la tempête en mer).
Toutefois, la plume de l’auteur n’aura pas été suffisante pour me faire apprécier pleinement ce court roman. Cette petite « amourette » de jeunesse ne m’a pas touchée plus que cela. Cette histoire d’amour est considérée comme une des plus belles et touchantes de la littérature, mais malheureusement je n’adhère pas à ce jugement. Cela convaincra très certainement les lecteurs appréciant le courant romantique avec tout ce qui le caractérise: trop contemplatif, mélancolique, méditatif, fougueux, naïf. Les considérations de l’auteur sur l’amour et la mort m’ont laissé indifférente.
Bien que je ne retire pas à ce roman, la beauté de l’écriture de Lamartine – et rien que cela pourrait constituer l’unique argument pour le lire- je regrette qu’il n’ait pas plus réussi à m’émouvoir pour cet amour passionnel entre ces deux jeunes personnes. Il saura néanmoins combler les amoureux du romantisme.
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