Les Contemplations par ngc111
Peut-être qu'il ne fallait pas le lire d'une traite ? Peut-être fallait-il intercaler quelques poèmes de ces Contemplations entre deux chapitres d'une lecture de roman ?
Pourtant Les Fleurs du Mal sont tout à fait savoureuses même en lecture prolongée ; on s'extasie à prononcer chaque vers à voix haute, révélant le rythme jouissif de l'œuvre de Baudelaire. Ce n'est pas le cas du recueil de Victor Hugo...
Cela vient sans doute de tous ce morceaux incohérents, implémentés à tort par l'écrivain, qui brisent l'homogénéité d'une œuvre censée être sombre et larmoyante. Les passages bucoliques, les souvenirs de jeunesse trop naïfs voir niais, semblent hors sujet.
A cela il faut ajouter les références trop fréquentes aux mêmes auteurs (Dante, Rabelais...) qui amoindrissent au fur et à mesure la force de l'hommage, la répétition ad nauseam de certains mots (on ne supporte plus le mot "vermeil" à la fin) qui abaissent une inspiration pourtant magnifique autrement.
Tout cela provoque l'ennui, auquel s'ajoute une sensation de lassitude devant une compilation de poèmes qui semble s'être allongée inutilement.
En dehors de cela, Hugo parvient à nous émouvoir comme il le souhaitait sur la perte de sa fille, sur son exil et son ressentiment envers certains de ses contemporains ; il se révèle toutefois moins convaincant que ses modèles sur Dieu et l'unité de la nature.
Les Contemplation décevront donc les amateurs d'œuvres poétiques cohérentes, formant un bloc indivisible, et satisferont plutôt les lecteurs souhaitant se faire plaisir de temps en temps à travers quelques poèmes bien choisis.