Je lis ce livre comme le Tao Te King : je picore un poème par ci un poème par là. Je ne m'en lasse pas.
Je l'utilise aussi à des fins médicaux, après 27 ans le système nerveux se dégrade et il faut l'entretenir en apprenant un poème par jour par exemple on se préserve de l'abêtissement dû à l'âge. Bien sûr je n'ai pas encore 27 ans mais je me prépare.
Donc je lis ce livre tantôt pour l'apprendre par cœur : Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,etc(cultissime) , ou pour y chercher du réconfort, ou parfois me plonger dans les élucubrations bizarres de Victor Hugo. Car Hugo n'est pas seulement ce grand-père barbu, propre sur lui, bienveillant et père de l'esprit républicain de notre beau pays. Il est aussi beaucoup de choses et on peut découvrir des esquisses intéressantes ou ennuyeuses qui ne figure pas dans le canon classique.
Les contemplations reste un imbroglio de poèmes, il n'y a pas vraiment de consistance, ça se lit comme ça c'est tout.
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait ;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait ;
Parce qu'elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants ;
Parce qu'elles sont les tristes captives
De leur guet-apens ;
Parce qu'elles sont prises dans leur oeuvre ;
Ô sort ! fatals noeuds !
Parce que l'ortie est une couleuvre,
L'araignée un gueux;
Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes,
Parce qu'on les fuit,
Parce qu'elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit...
Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh ! plaignez le mal !
Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie ;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie
De les écraser,
Pour peu qu'on leur jette un oeil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour !
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