Si le nom de Lovecraft évoque avant tout l'image d'êtres innommables que l'homme ne peut contempler qu'au prix de la raison, l'auteur ne s'est pas contenté de la littérature d'horreur au cours de sa carrière d'écrivain. Il a également écrit de nombreux poèmes, ainsi qu'un ensemble de texte dont l'action se déroule dans les contrées du rêve, univers étrange et onirique né des visions des rêveurs, et où seul les plus aguerris d'entre eux osent parcourir les vallées oniriques.
Car, loin des récits effrayants auxquels le lecteur est habitué, c'est bien un ensemble de récits poétiques qui est ici proposé. S'approchant parfois de la Fantasy, Lovecraft ne la rejoint jamais tout à fait, car il instille à ses nouvelles une touche extrêmement personnelle. On a ainsi davantage l'impression de lire une transcription de ses songes que des histoires inventées de toutes pièces, et peut-être est-ce d'ailleurs le cas...
De taille inégale, ces nouvelles offrent un aperçu de la palette de conteur de l'auteur, qui nous émerveille, nous attriste et nous inquiète (eh oui, un peu malgré tout) tour à tour. J'ai personnellement une préférence pour Les chats d'Ulthar, qui commence comme un conte pour enfant et bascule peu à peu dans l'univers sombre et étrange de Lovecraft.
Une surprise qu'on ne refuse pas, l'occasion de découvrir une autre facette d'un écrivain incontournable. A essayer même si vous n'aimez pas le style habituel de l'auteur (éviter dans ce cas A travers les portes de la clé d'argent, écrit dans un style plus nébuleux, mystique, et proche de celui que l'on connait).