J'ai une gêne pour noter les essais et autres travaux de recherche, donc ne pas prendre en compte
Toujours bon d'avoir le point de vue de l'adversaire, qui plus est dans un moment aussi manichéen qu'un conflit armé (petit clin d'œil à l'excellent Jardins de Lumière de l'auteur). Cela se perd comme bien d'autres choses aujourd'hui surtout avec l'actuel conflit russo-ukrainien complètement biaisé si on se place du point de vue occidental (américain).
Dans cet essai bien écrit et sans une once de jargonnage (je déteste ça, coucou Régis Debray), Maalouf s'attaque à un cas classique des écoles françaises : les Croisades toujours contées (selon mes vieux souvenirs) comme une guerre entre le Bien et le Mal, les gentils contre les Méchants, les Chrétiens contre les Musulmans et dans laquelle Les Chrétiens étaient unis et courageux face à des Musulmans tout aussi unis et courageux. A coups de nuances, Maalouf parle des difficiles alliances entre les peuples arabes dont certains trouvaient un intérêt à s'allier aux Croisés pour des raisons de pouvoirs notamment, la surprise de l’arrivée des Croisés, par les arabes qui jusque là commerçaient tranquillement avec certains chrétiens (Byzantins, Arméniens, Coptes). L'agressivité des Croisés et leurs exactions en Terre Sainte, leurs gigantesques caravanes etc. Il insiste sur la paix multi-séculaire concernant le passage libre vers Jérusalem et qu'en gros c'est une poignée de Turcs Seldjoukides conservateurs qui ont eu envie de fermer d'un coup les portes à cause de nombreuses tensions dans la région.
Bref chouette petit bouquin qui se lit comme un conte