Il y a longtemps que j'ai lu cet ouvrage, plusieurs décennies il me semble. Pourtant, l'humanisme de son auteur reste prégnant dans ma mémoire.. Son oeuvre, écrite en 1983, nous propose, nous "occidentaux", un perpétuel aller-retour avec l'Orient.
Prix Goncourt en 1993 avec Le rocher de Tanios, élu à l'Académie Française en 2011, la lecture d'un seul ouvrage d'aMain Maalouf me semble tellement prégnante que je songe à lire d'autres ouvrages de sa plume; et ce fait n'est pas lié à son institutionnalisation. Pour une fois que l'Académie française a raison; il ne faut pas renier son plaisir d'antan.
Dans l'ouvrage qui nous intéresse, Amin Malouf s'intéresse au regard non des Croisés, mais à celui des peuples arabes qui voient débarquer des hordes d'étrangers à la peau blême et fanatisés. Toutefois, on ne ressent pas de manichéisme. Il se trouve dans les deux camps des hommes ayant une vision allant au delà du fanatisme religieux. On ne peut que le recommander aux étudiants qui étudient cette période de l'Histoire où l'Occident est fanatisé par une Eglise omniprésente et où l'Humanisme s'identifie à l'Orient.
Cet ouvrage est un essai qui se lit comme un roman. C'est tout l'art de l'historien de conter l'histoire de manière romancée et objective. Je me rappelle encore d'un professeur de Rennes 2 et dont j'ai oublié l'identité, peut-être Denis, qui captivait son auditoire, à l'inverse du couple Martn, de pitoyables "Dirifored' comme on désigne les colonialistes originaires de Paris venant s'installer en Bretagne. Et malheureusement, ils sont aujourd'hui de plus en plus nombreux et ce sont eux le véritable "grand remplacement" tout en crachant sur les personnes osant marquer leur attachement au "Gwenn ha du", même si je sais pertinemment que ce dernier a pour modèle le drapeau des Etats-Unis d'Amérique.
Entre 1096 et 1210, les autorités religieuse et politique on prôné le départ de milliers de personnes pour aller "libérer " le tombeau du christ (la minuscule est volontaire). En fait, elles souhaitent de débarrasser des indésirables, qu'ils soient des 'manants" ou des cadets de famille dites nobles. Car l'Europe connaît alors un véritable essor démographique. On est bien loin du mythe de l'an mille/ Amin Maalouf a pris le parti de se référer aux historiens et aux contemporains arabes, lettrés. L'écriture est fluide, même poétique. On s'identifie aux contemporains arabes voyant débarquer des hordes d'êtres sauvages et illettrés violant, massacrant à tout va. On ne peut qu'être terrifié par l'attitude des Croisés et leur ignorance. A postériori, je pense à l'invasion de l'Irak par la soldatesque illettrée venant majoritairement du middle ouest blanc des états-Unis d'Amérique.
Les croisades sont encore prégnante dans l'imaginaire de l'Orient et de l'Occident, mille ans plus tard. Elles expliquent pourquoi aujourd'hui il y a un tel fossé entre deux cultures. La dystopie actuelle ne fait que référence à cette période de l'histoire où la barbarie vient de l'Occident. On ne peut que penser aux propos débiles du "taré" élu à la tête de la puissance d'Outre-Atlantique.
Je ne peux que prôné la lecture de cet ouvrage qui conserve aujourd'hui une actualité brulante.
Les commentaires sont les bienvenus; tout en étant constructifs.