On va pas se mentir, encore une fois je crois que cette rentrée aura mes romans préférés placés en littérature étrangère.
Suscitant un tintouin (mérité minou, mérité) bien avant sa sortie, Les Dents de lait intrigue de par son aura, son titre (tu peux pas comprendre) et sa couverture orange. Alors ? Ça dit quoi ?
Ah putain, j'aime ces atmosphères où tu piges un peu en collant les deux trois morceaux de culture sur le genre, un peu mais pas trop hein, et puis on est pas obligé d'avoir tout le temps des réponses non plus. Toujours est-il que Les Dents de lait s'impose comme une future intrigue culte en matière de roman "post-apocalyptique".
Hola hola minou freine freine je te vois déjà venir avec tes comparaisons avec McCarthy (ce qui bien souvent est un plus mais soyons sérieux on égale jamais le bonhomme alors ça a aussi souvent tendance à décevoir). Ici, les influences se trouveraient plutôt du côté du Mur invisible, de Marlen Haushofer (dispo en Babel chez Actes Sud si ça t'intéresses) et, question pratique puisque ce roman est génial et dans la même maison d'éditions ; le complètement fou Dans la forêt de Jean Hegland (à lire et à voir en film boï je te jure). On pense pas mal à La Constellation du Chien (de Peter Heller), et à ce film avec Casey Affleck qui s'appelle Light of my Life.
Voilà, désolé pour la tartine de références mais au moins les bases sont posées.
Pour le reste ? Les Dents de lait explore la question de survie sous deux aspects contraires ; quitter la région que l'on connaît depuis toujours, ou partir vers l'inconnu ?
Ben moi ça m'a surtout fait réaliser que si on a autant du mal à partir d'un endroit, c'est souvent parce qu'on a peur que personne pourra continuer de raconter ton histoire (et aussi que t'as tous tes repères à refabriquer si tu veux mon avis).
Rien que pour cette réflexion dont la portée est venue me percuter en plein dans le citron, je proclame ce roman véritable bonbec de désespoir pas trop désespérant. Et j'ai bien aimé aussi la façon dont on fait un pied de nez au fait que sur le tard on essaye de sauver ce qui peut, mais qu'il est trop tard et que même les animaux veulent plus qu'on les sauve tellement l'humain a fait de la merde.
Voilà pour la morale écolo (que je choisis d'être d'accord parce que j'ai décidé).
Si tu sais pas quoi lire à la rentrée (mais franchement faut le faire), enfin si t'as du mal à te décider devant la déferlante de littérature post-covid qu'on va se manger, tu peux aller te délecter là-dedans.