Les Enfants de minuit par tigerblood
Salman Rushdie, quasiment débutant, dans sa carrière d'écrivain, rentre d'un voyage d'un an en Inde et nous livre ce fabuleux roman fleuve s'étalant sur plus de 60 ans d'histoire des anciennes Indes britanniques aujourd'hui Inde, Pakistan et Bangladesh.
Une histoire individuelle comme métaphore de l'histoire collective d'un pays à la dramaturgie puissante et au pouvoir de fascination énorme.
Car en effet, né le même jour que la nation indienne, le 15 août 1947, Saleem Sinai (dont le personnage et sa famille sont largement inspirés de Rushdie et des siens) va voir son destin étroitement lié à celui de son pays. Doté de pouvoirs magiques et d'une appétence à changer le monde, Saleem va se plonger dans des aventures picaresques ou l'humour, la tragédie et la magie vont se lier pour dresser un portrait très critique du pays d'origine de Salman Rushdie (rappelons qu'il vit à Londres depuis l'âge de 14 ans).
Car au delà des incroyables péripéties, chargé de métaphores, de double sens poétiques et d'allégorie, Rushdie exhume la souffrance de l'Inde (ainsi que celle du Pakistan et du Bangladesh) à travers un brûlot politique qui met en exergue tout le paradoxe dramatique d'un pays se transformant vite et ne pouvant maitriser son destin.
Une de ses expériences littéraires dont on ne ressort pas indemne et qui passionne de bout en bout.