Dur d'expliquer pourquoi j'ai apprécié ce livre. J'ai lu à droite à gauche des comparaisons avec "Le désarroi de l'élève Törless" de Musil, mais je n'ai finalement pas trouvé grand chose de commun entre les deux. Je ne sais pas pourquoi, au début, le livre me faisait plutôt penser un peu à "Demian" de Hesse, dans la fascination exercée sur le jeune Simon par son frère Kaspar.
Ce livre est très différent de ce à quoi je m'attendais. En effet, moi qui pensais me lancer dans une saga familiale où l'on suivrait les déboires des enfants Tanner, je me suis retrouvée essentiellement plongée dans les états d'âme du plus jeune d'entre eux, Simon Tanner, qui cherche un but à son existence. L'histoire est essentiellement basée sur de longs monologues s'étendant sur des moitiés de chapitre. Il s'agit souvent des pensées de Simon, mais comme celui-ci sait bien écouter les gens sans juger, cela peut également être les confessions de son entourage.
Pour la trame de fond, Simon a dix neuf ans (me semble-t-il) en début de roman et il cherche LE travail qui lui plaît. Il enchaîne ainsi différentes tâches, se trouvant toujours déçu et finissant par abandonner assez vite. Tout ceci cause de soucis à son frère Klaus qui mène une vie bien rangée et s'inquiète pour ses plus jeunes frères, Kaspar, artiste peintre, et Simon. Tout en cherchant une activité, Simon voyage entre la ville et la campagne, habite un temps avec son frère Kaspar chez la Logeuse Klara, amoureuse de ce dernier, ou avec sa sœur Hedwig, institutrice de campagne....
Au final, rien de trépidant, mais le livre reste très prenant et je l'ai lu très facilement, alors qu'au début j'avais peur d'avoir du mal à accrocher. Un livre indescriptible, à nul autre pareil, dont l'auteur est à tort très peu connu en France. Le pauvre a fini dans un asile, semble être un personnage complexe et intéressant, ressemblant beaucoup à Simon, le héros de son livre, qui semble un peu auto-biographique.